Saint THÉOGÈNE, évêque d'Hippone, martyr (260)

  Fête : 26 janvier

Théogène, évêque, était du nombre des Pères du Concile de Carthage, qui s'assembla par le soin et l'autorité de saint Cyprien, pour traiter la question du baptême des hérétiques. Il y donna un avis qui, si l'on fait attention aux circonstances et à la question non encore définie, paraîtra marqué au coin de la prudence. Saint Augustin rapporte ainsi ces paroles : « Théogène d'Hippone dit : Selon le sacrement de la grâce céleste, que nous avons reçu, nous croyons en un seul baptême qui est dans la sainte Église ». Et notre grand docteur interprète ainsi cette pensée : cet avis peut être aussi le mien. Car il a été pesé pour ne rien contenir qui soit contraire à la vérité, et nous aussi nous croyons en un seul baptême, qui est dans la sainte Église ; c'est pourquoi les termes de cet avis ne doivent pas rencontrer la contradiction, puisqu'ils ne gênent en rien la vérité.

L'empereur Valérien régnait alors ; longtemps, il avait mérité l'approbation des gens de bien, étant très favorable aux chrétiens. Mais égaré par les perfides conseils de Marcien, il lança un édit de persécution. Commencée à Rome par une grande effusion de sang, la persécution passa bientôt en Égypte, et envahit toute l'Afrique. Un prélat éminent entre tous les autres, saint Cyprien, eut la tête tranchée ; saint Augustin dit de lui : « Comme un sarment chargé de fruits, s'il y eut quelque chose à purifier en lui, le martyre le purifia ». Théogène d'Hippone, son contemporain et son collègue dans l'épiscopat, suivit ce grand homme dans une si glorieuse mort ; il fut martyrisé vers l'an 260, et avec lui trente-six chrétiens qui, méprisant la mort, remportèrent la couronne de la vie éternelle.


Sources :

« Saint Théogène, évêque d'Hippone », dans Paul Guérin, Les Petits Bollandistes : vie des saints du 1er janvier au 26 janvier, t. I, Paris, Bloud et Barral, 1876, p.636 (en ligne : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k30731s/f682.item)