On l'appelle aussi saint Télémaque, c'est-à-dire qui met fin aux combats. Poussé par l'Esprit-Saint, ce solitaire d'Orient quitta un jour son désert et s'achemina vers la ville de Rome. Il s'y sentait attiré par une grande œuvre à accomplir. C'était sons le règne d'Honorius, vers l'an 400. Il arriva dans la grande ville le premier janvier. Les romains, selon la coutume, célébraient par des fêtes bruyantes le commencement du nouvel an. Et selon la coutume aussi qui n'avait pu être abolie par les décrets de Constantin, de Constance, de Julien et de Théodose, Alipius, préfet de la ville à cette époque, charmait les romains par le spectacle que ce peuple aimait le mieux, par des combats de gladiateurs. A la vue du sang humain qui coulait à flots dans ces jeux barbares, saint Almaque fut saisi d'une grande douleur. Il pensa qu'il fallait le sacrifice volontaire d'un martyr pour délivrer le monde d'une coutume si diabolique et si invétérée. Il n'hésita pas un instant à se jeter entre des gladiateurs qui combattaient, pour les séparer, en s'écriant : « C'est aujourd’hui l’Octave de la Nativité de Notre-Seigneur ; renoncez au culte superstitieux des idoles et abstenez-vous d'offrir des sacrifices impurs » ; sur-le-champ et par l'ordre d'Alipius, qui était spectateur, il fut renversé par terre et mis en pièces. Mais son sang fut le dernier versé sur l'arène car l'empereur Honorius prit occasion de cette sainte et glorieuse mort pour abolir à jamais les horribles combats de gladiateurs. Le monde fut toujours délivré de ses plus grandes calamités par le sang des justes.
Sources :
« Saint Almaque, martyr à Rome », dans Paul Guérin, Les Petits Bollandistes : vie des saints du 1er janvier au 26 janvier, t. I, Paris, Bloud et Barral, 1876, p.54 (en ligne : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k30731s/f100.item)